Dallas Buyers Club

Film de Jean-Marc Vallée (2013), avec Matthew Mc Conaughey, Jennifer Garner, Jared Leto,  Steve Zahn, Dallas Roberts, etc…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ça parle de quoi en deux mots: un texan séropositif se lance dans le trafic de médicaments prohibés.

On est toujours admiratif du degré d'engagement de certains acteurs quand ils abordent des rôles difficiles. Se mettre dans la peau d'un personnage jusqu'à transformer littéralement son aspect physique, c'est forcément impressionnant et cela donne une autre dimension au travail de l'acteur. La performance est décuplée par ce travail d'identification et devient quelque chose d'unique, portée par la conviction d'un acteur qui va jusqu'à s'infliger des contraintes physiques afin de mieux ressentir (et faire ressentir) le calvaire de leur personnage, à plus forte raison quand il s'inspire de faits réels.

 

Dans Dallas Buyers Club, dès les premières minutes, Matthew Mc Conaughey s'efface derrière ce personnage de Ron, ce texan homophobe, a priori haïssable mais auquel il apporte pourtant une profonde sincérité. Le film est quelque part une sorte de success story dans laquelle l'individu lutte contre le système et finit par triompher de lui. Il n'hésite pas à enfoncer le clou sur les tâtonnements de la recherche médicale, mettant à l'index une industrie pharmaceutique davantage préoccupée par les profits que par le bien-être des malades.

 

 

S'il n'évite pas certaines scènes à faire, notamment dans les rapports de Ron avec ses potes après l'annonce de la maladie, le film reste constamment juste dans cet équilibre entre cynisme et émotion, sans verser dans le larmoyant ou le pathos. Et puisqu'on parle de performances d'acteur, il ne faut pas que l'extraordinaire travail de Mc Conaughey éclipse celle de Jared Leto, qui est vraiment excellent dans un personnage de transsexuel fragile. Cet immense acteur, trop sous-employé, trouve ici un rôle à la mesure de son talent.

 

 

Avec ses personnages atypiques et surprenants, Dallas Buyers Club évite tous les pièges du mélodrame pour brosser le portrait à la fois tonique et désenchanté d'un destin américain hors-normes. Prenant et surprenant.