mercredi 19 février 2014

All is Lost

Film de J.C. Chandor (2013), avec Robert Redford.

vlcsnap-2014-02-18-23h17m45s247

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ça parle de quoi en deux mots : un homme doit survivre seul dans l’océan Indien après que son bateau ait été endommagé par un container.

Ah, là, pour le coup, difficile de prendre un argument plus simple que celui de cet All is Lost : un homme seul sur un bateau, auquel il arrive comme qui dirait la loi de l’emmerdement maximum. Après un accident, notre héros  - c’est Robert Redford - devra se battre contre les éléments, ce qui l’amènera jusqu’au stade ultime de la survie après bon nombre de péripéties. A la lecture du scénario, au Strapontin, on était un peu perplexe. Comment maintenir l’intérêt avec un argument pareil sur un film entier, qui plus est sans le moindre dialogue ?

 

vlcsnap-2014-02-18-23h33m47s94Effectivement, c’est un beau pari cinématographique, et si on est admiratif devant un challenge technique relevé haut la main (tout le monde sait que tourner en pleine mer n’est pas une partie de plaisir, demandez à Spielberg !), on est en revanche beaucoup plus perplexe devant la construction scénaristique. A savoir, peut-on s’attacher pendant près de deux heures à un personnage dont on ne sait rien ? C’est toute la question. Certes, sur le papier, c’est fortiche et novateur, mais hélas sur le plan dramatique, ça ne fonctionne pas. Personnellement, c’est triste à dire mais au bout d’un moment, je n’avais plus grand-chose à cirer des déboires de notre pauvre ami Redford.

 

vlcsnap-2014-02-18-23h31m56s6Du coup, All is Lost devient purement descriptif mais n’engage pratiquement jamais l’identification du spectateur. C’est particulièrement frustrant et c’en est même à se demander si, à force de maladresses, il n’y renonce pas ouvertement, comme avec l’utilisation de la voix off qui ouvre le film. Sur le moment, on trouve ça un peu longuet et un tantinet chiant, cette narration sur fond de containers flottant dans l’océan. Puis en fait, on se rend compte à la toute fin de la véritable signification. Placée ainsi en introduction, elle perd du coup tout son potentiel dramatique. Tout le reste est à l’avenant, et se résume très vite à un empilement de situations qui ne débouchent sur rien, si ce n’est enfoncer le héros toujours plus loin dans les ennuis.

 

All is Lost nous laisse donc sur une impression plus que mitigée. Dans le principe, c’est balèze, dépouillé à l’extrême, radical, tout ce qu’on voudra, mais concrètement c’est un peu vain. Un défi cinématographique, si brillamment relevé soit-il, ne fera jamais un bon film sans un minimum d’empathie pour les personnages.

vlcsnap-2014-02-18-23h21m14s248

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire