dimanche 9 septembre 2012

The Hunger Games

Film de Gary Ross (2012), avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Donald Sutherland, Stanley Tucci, Woody Harrelson, etc...


 














En ce moment, la littérature pour ados est en train de fournir une manne providentielle à une industrie du cinéma décidément en mal de renouvellement. J.K. Rowling a lancé la mode avec Harry Potter, et les maisons d’édition n’ont pas tardé à prendre la balle au bond, avec plus ou moins de succès. Toujours grosso modo la même recette : une histoire à coloration fantastique, qui réunit tous les éléments propres à faire vibrer nos chères têtes blondes. Et surtout, élément fondamental, la saga sera obligatoirement déclinée sur plusieurs volumes. Pas étonnant qu’Hollywood commence à s’intéresser de très près au filon. Imaginez un peu : chaque nouveau film est une franchise potentielle, avec à la clé une ou plusieurs suites, quand les livres eux-mêmes ne sont pas re-découpés en plusieurs parties pour leur exploitation cinématographique.

Le pitch de The Hunger Games était assez attirant, je dois dire, même s’il est à la base très inspiré de Battle Royale. Cette re-création d’un futur où les sports ultra violents sont permis et légitimés, cela évoque irrésistiblement Rollerball (je veux parler du film de 1975, pas de son miteux remake), soit un sujet juteux, avec à la clé pas mal de satire sociale, que ce soit sur le plan des médias que de la société elle-même. Cet univers dans lequel une poignée d’ados est gentiment invitée à s’entretuer sous le regard des téléspectateurs est le terrain rêvé pour une réflexion sur le voyeurisme télévisuel et la responsabilité des médias.

Sauf que … on est dans un film pour ados, et que les producteurs ont dû se dire que leur jeune auditoire était trop crétin pour se poser des questions de ce genre. On est donc balancé dans le monde de Hunger Games sans véritablement d’explications sur ce qui a pu pousser les spectateurs du futur à faire un triomphe à ce genre de divertissement. Le film se borne à mettre en place un système dont les deux héros vont finalement triompher, point barre. C’est un peu maigre.



Dès lors, le spectateur de Hunger Games est un peu placé dans la position du téléspectateur voyeur, sauf qu’on lui désigne d’emblée deux tourtereaux qui seront de toute évidence plus malins que les autres. Autant pour la surprise ! Quant au monde du futur, il est dépeint dans une approche très caricaturale, un peu comme le Besson du Cinquième Elément, avec plein de mauvais goût qui tâche partout. Le pauvre Stanley Tucci est bien ridicule avec ses cheveux bleus, et le pire c’est que ça ne fait même pas sourire.


Pourtant, ce survival teen movie se suit finalement sans déplaisir, même s’il laisse sur le bas-côté pas mal de bonnes idées et si son cadre science-fictionnesque est insuffisamment exploité. Jennifer Lawrence est plutôt charismatique à défaut d’être totalement convaincante, et le rythme est assez soutenu pour qu’on ne s’y ennuie pas. A tout prendre, je préfère largement ces gladiateurs new look aux vampires d’un Twilight.  Mais à bien y regarder, les deux possèdent le même défaut: celui de passer à côté de développements passionnants pour se limiter au simple divertissement, bref de zapper tout ce qui aurait pu en faire quelque chose de plus qu’un (plutôt bon) film pour ados.


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