mercredi 22 février 2012

Correspondant 17

(Foreign Correspondant)

Film d'Alfred Hitchcock (1940), avec Joel Mc Crea, Laraine Day, Herbert Marshall, George Sanders, Albert Bassermann, etc...







































C’est toujours un plaisir de se replonger dans l’œuvre d’Alfred Hitchcock tant on se rend compte combien ses films sont réellement pensés du début à la fin pour avoir un impact réel sur le spectateur. Tout, jusqu’au moindre détail, est conçu et réfléchi pour impliquer le public et là est la clé de l’art d’Hitchcock. On est toujours en admiration devant son cinéma, car on ne peut s’empêcher de considérer ses films comme de vastes terrains d’expérimentation, où chaque séquence amène immanquablement la question : « comment faire participer le spectateur ?». Hitchcock y répond en prenant le spectateur par la main, en lui expliquant (parfois plusieurs fois) certains détails, ou bien en lui donnant une longueur d’avance sur les personnages. C’est du travail d’orfèvre, mais en même temps, c’est toujours d’une simplicité confondante.



Foreign Correspondant est l’un des premiers films de sa période américaine. Fort du succès de Rebecca, Hitchcock a eu droit à des moyens importants, ce qui lui permet de mettre en scène des séquences spectaculaires, comme ce crash d’avion final. Mais en même temps se dessinent dans ce film les constantes de son œuvre future (l’innocent accusé à tort, le couple improbable). Le côté « chassé-croisé » transforme Foreign Correspondant  en une course-poursuite savoureuse qui annonce, avec des années d’avance, La Mort aux Trousses, le tout émaillé de belles trouvailles visuelles, comme ce moulin dont les ailes tournent à l’envers pour envoyer des signaux secrets.











Il y a déjà à l’œuvre, un sens du visuel assez fort, comme avec la séquence d’assassinat qui frappe déjà par sa composition et le montage de ses plans. Mais en même temps, le film ne se départit pas d’un humour bon enfant et d’un ton très léger. C’est là tout le paradoxe d’un cinéma formidablement travaillé, mais qui sait pourtant donner l’impression d’une grande simplicité.





Foreign Correspondant est peut-être un chouia trop long. Malgré ses effets spéciaux remarquables pour l'époque, tout le final paraît un peu de trop, tant le reste du film est riche et foisonnant. Au fil d'une intrigue aux multiples ramifications, c'est un véritable best of Hitchcockien qui nous est proposé. Hautement recommandable et profondément jouissif.




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